jeudi 31 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (CONCLUSION 1) Réflexions à chaud

Vexées les frangines ! Ah, cette fessée même rapide donnée en ma présence leur rabattait le caquet. Il n'y avait qu'à voir l'oeil noir, furibard, d'Aline me fusillant du regard en s'habillant vite fait, au sortir des genoux maternels, pour cacher sous sa culotte deux petites pommes rougies et bien claquées...
Je sentais même plus que de la vexation. Comme un regard vengeur, qui me disait : toi, si je peux te rendre la pareille, tu vas voir. Je me doutais déjà que j'avais intérêt à ne pas faire de choses en douce qu'elle sache car il y aurait de la délation en forme de revanche dans l'air...


 L'oeil noir, furibard, d'Aline me fusillait du regard...





Oui, cette déculottée imprévue était comme une divine surprise pour la punie de la veille que j'étais et qui avait encore en tête les moqueries et allusions de ses soeurs durant cette journée où ma fessée avait servi d'avertissement, de menace, de référence de ce qui pourrait arriver si l'une de nous dépassait les bornes...


Cela avait été rapide, moins démonstratif que dans mon cas, moins appliqué, mais j'avais eu sous les yeux tour à tour les deux petites lunes de mes soeurettes  et j'avais bien l'intention de bien graver cette image dans ma mémoire pour me consoler de mes déboires...


Ah, c'est sûr qu'au dîner, le calme était revenu et que, cette fois, j'étais la plus enjouée, comme si la déculottée des petites avait remis les pendules à l'heure, et me faisait oublier que, moins de 24 heures plus tôt, c'est moi qui étais sur les genoux maternels pour une tannée en règle...


Maman était tranquille, sa petite famille bien calmée, et elle n'eut aucune peine à obtenir que l'on se couche à l'heure qu'elle avait décrétée, ni que l'on éteigne nos lumières. Mes soeurs eurent droit à quelques allusions à leur fessée quand Maman leur dit bonsoir. Elle ne manqua pas de me glisser à moi aussi : "Bonne nuit, ma chérie. Tu vois, ce soir, ce sont tes soeurs qui s'endorment avec les fesses rouges. Heureusement, toi, tu as été bien sage aujourd'hui... C'est vrai que nous avions eu une bonne discussion hier soir... J'espère que cette fessée va encore faire son effet quelque temps..."

 Bien évidemment que je n'avais pas oublié... La douleur était parti, mais le souvenir, les sensations restaient en moi. Et, contrairement à la veille, j'ai eu bien du mal à m'endormir. J'aurais dû être sereine, guillerette, ayant eu droit à une petite revanche du sort, mais à bien y réfléchir, cela ne me faisait pas bondir de joie. Je ne retrouvais pas en moi le côté hilare et moqueur que je devinais chez mes soeurs dans le sens inverse.

J'étais au fond surtout contente que la plus récente fessée donnée dans cette maison n'était pas la mienne. Même si Maman venait d'y faire encore référence. La déculottée des frangines rendait la mienne plus ordinaire si j'ose dire, moins présente dans les esprits.
Mais, dans ma tête, le malaise demeurait. Je vais essayer de l'expliquer...


Oui, la fessée d'Aline et Diane montrait que je n'étais pas la dépositaire exclusive de ce genre de punitions. Mais, je traduisais cela en pensant que si Aline et Diane étaient punies comme leur ainée, cela voulait bien dire que moi la grande j'étais encore soumise au régime des petites.
C'est plus qu'une nuance dans mon esprit, c'est une notion essentielle. Voir mes soeurs déculottées, c'était un juste retour des choses, mais surtout rien qu'une chose logique pour moi. Mes frangines, je les avais vues naître pour ainsi dire. Avec 4 et 5 ans d'écart, elles ont toujours été des "petiotes" et je les ai vues sans arrêt dans le bain, se changeant, courant dans le plus simple appareil, comme des petites crevettes roses.
Maintenant, elles étaient plus pudiques, mais cela n'avait rien à voir avec moi qui y faisait attention déjà alors qu'elles n'étaient que des bambins.
Je repensais à la scène dans la salle de bains : Maman les soulevait comme un fétu de paille, les retournait comme une crêpe, et je riais sous cape de voir leur lune à l'air sous la dégelée maternelle. C'était bien pour rééquilibrer les choses, cela me donnait du baume au coeur, je l'avoue. Mais pas d'euphorie...


En essayant de m'endormir, je revoyais cette double scène et je pouvais me souvenir du moindre détail, de la tonalité plus aigüe des cris d'Aline, du gigotage de Diane, de l'empreinte de la paume maternelle sur leurs fesses lors des premières claques, puis du rougissement plus complet de leur bas du dos. Le bruit des impacts, les mots de Maman, les supplications des petites, même si cela n'avait duré que quelques minutes pour les deux à la suite, j'avais comme tout retenu la scène. J'en jubilais un peu, mais en moi une petite voix murmurait : Christine, tu vois ce spectacle qu'elles t'ont donné, c'est le même qu'elles ont dû espionner hier soir depuis le couloir, c'est celui que Tata a pu voir l'autre fois quand elle était juste à côté de Maman qui te donnait la fessée...


Alors, en même temps que la satisfaction d'avoir été moi aussi une spectatrice, remontait en moi la honte d'avoir été l'actrice principale des scènes précédentes.


Pour trouver le sommeil, j'essayais de me re-concentrer sur les images d'Aline et Diane piallant. En vain. C'était le souvenir de mes propres fessées qui remontait, et j'en devenais comme spectatrice. Je prenais conscience que la séquence devait être toute autre. Mes fessées avaient été annoncées, je les avais attendues et c'était dur à vivre, mais j'imaginais aussi combien mes soeurs devaient guetter ce dénouement et s'en faire comme une joie à l'avance.
Mes fessées étaient aussi de vraies scènes et non pas des saynètes comme l'épisode de mes soeurs, avec le choix d'un lieu, comme d'une mise en scène, avec du texte avant, pendant et après, avec l'exposition d'une mappemonde qui était celle d'une jeune ado effarouchée et pas de gamines écervelées, avec une fessée digne de ce nom, que Maman qualifiait toujours de bonne, et qui laissait tout le temps aux yeux des témoins, invités ou espions en herbe, de voir l'oeuvre maternelle s'éxécuter pleinement.


Alors, vous comprendrez que cette déculottée de mes soeurettes puisse produire des sentiments très divers, entre petite vengeance et gros malaise en s'imaginant dans la situation inverse, et en sachant que c'était le cas la veille, et qu'il y en aurait sûrement d'autres...



mardi 29 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (EPILOGUE 2) Une petite revanche

Je n'ai pas fait de cauchemar cette nuit là. Y aurait-il un effet apaisant dans une fessée bien appliquée ? Certainement, car j'ai dormi d'un trait, ne me réveillant qu'à 9 h du matin, Maman nous laissant faire la grasse matinée en ce samedi sans école.
La journée s'annonçait tranquille et, comme souvent, un lendemain "d'orage", ni moi, ni même mes soeurs ne cherchions à nous faire remarquer.
Maman, d'ailleurs, par un ou deux rappels à l'ordre, du style : "Si quelqu'un veut prendre la suite de Christine sur mes genoux, qu'elle le dise..." elle avait obtenu le calme.
Mais, à mesure que la journée avançait, l'ambiance devenait électrique à l'encontre des petites, alors que de mon côté je veillais à me montrer le plus serviable possible.
L'incident qui couvait est venu en fin d'après-midi. Revenant de leur cours de danse, mes soeurs rechignèrent de prendre leur douche avant le diner.
Après divers avertissements, elles se plièrent à la volonté maternelle. Mais, au lieu de le faire rapidement, elles s'amusèrent abusant du flacon de bain moussant, et s'éclaboussant joyeusement.


 Les filles chahutaient dans la baignoire







Maman, haussant le ton, ordonna à Aline de sortir et d'éponger le carrelage pendant que Diane finissait de se rincer.
Cinq minutes plus tard, alors que les deux petites étaient sorties du bain et se séchaient dans leurs peignoirs, Maman constata que c'était encore bien mouillé par terre. Aline et Diane se rejetèrent la faute et recommencèrent à se chamailler. C'en était trop pour Maman qui empoigna Aline, et la plaqua contre elle, alors qu'elle lui relevait le bas du peignoir.
"Ah, puisque vous ne comprenez pas les paroles, on va passer aux actes. Tiens, tiens, et tiens", dit-elle en commençant à lui claquer les fesses.
Aline se mit à crier comme un pourceau, alors qu'une fessée rapide lui tombait sur le bas du dos. Attirée par les cris, je suis sortie de ma chambre et me trouvai en face du spectacle.
Sa petite lune était déjà écarlate et la gamine gigotait pour tenter d'échapper à la colère maternelle, mais en vain.
Cela fut rapide mais efficace et Maman la relâcha, Aline s'enfuyant dans sa chambre en me passant devant le nez en pleurs. Diane était restée dans la salle de bains, ne pouvant sortir, Maman bloquant l'issue en s'occupant de sa soeur à proximité de la porte.
Ma soeur cadette ne pouvait pas reculer non plus quand Maman se retourna vers elle. Elle l'attrapa à son tour et elle vint cette fois s'asseoir à moitié en s'appuyant sur le rebord de la baignoire.
Diane fut happée par le bras et basculée en travers de la cuisse gauche de Maman. Elle criait à son tour : "Non Maman, arrête. Regarde, il y a Christine qui regarde."
Maman rétorqua : "Eh bien, ce n'est qu'un petit retour des choses, non ? J'ai cru entendre hier soir qu'il y avait des petites guetteuses en bas qui s'intéressaient à la fessée que je donnais à leur grande soeur... Alors, vous n'allez pas vous plaindre si Christine voit vos fesses rougir, quand même..."
 Bizarrement, c'était presque moi la plus gênée et je piquai un fard en me remémorant la scène. Pendant ce temps, Maman faisait son oeuvre. Une fessée rapide, là encore, vive et claquante, qui n'avait pas l'aspect méthodique de celle que j'avais reçue, mais je regardais avec un petit sentiment de revanche ma moqueuse de soeurette se faire rabattre le caquet.
Je n'étais pas méchante de nature, mais cela me faisait du bien, comme si c'était un rééquilibrage, petit certes, mais appréciable, d'autant que je voyais bien combien il vexait mes soeurs. 
A SUIVRE

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (EPILOGUE 1)

QUELQUES FAITS ET COMMENTAIRES EN PROLONGEMENT DE LA SERIE PRECEDENTE

 Je l'avais attendue plus de deux jours et je n'y avais pas échappé... Cette fessée tellement crainte était donc arrivée, et elle avait été marquante, forte, à la hauteur de mon inconduite. Une déculottée maison, donnée dans le salon, heureusement sans témoin, si ce n'était (sûrement) les regards espions de mes soeurettes...
Maman n'avait pas lésiné avec les claques, prenant le temps qu'il fallait pour rougir mes fesses comme il se devait dans son esprit. Une vraie tannée quasi méthodique, avec l'application d'une colère maitrisée, avec cette volonté de donner une leçon mémorable.

Maman avait pris le temps qu'il fallait



 Quand Maman a enfin arrêté son bras, je n'ai pas demandé mon reste. Je suis montée dare dare dans ma chambre, apercevant à peine les regards ricaneurs de mes soeurettes qui faisaient semblant d'être sagement au lit dans leur chambre à la porte grande ouverte.
 Et je me suis couchée éteignant la lumière et cherchant le sommeil pour oublier. Je pleurais encore à chaudes larmes, mais il n'y avait plus d'énervement, la fessée m'avait calmée, épuisée même.
J'ai juste entendu le téléphone qui sonnait en bas. Puis une conversation qui se prolongea. A cette heure là, je me doutais bien que ce devait être Tata. A cinq minutes près, elle aurait interrompu la fessée en pleine action...
Elle avait dû trouver un prétexte, une quelconque recette à demander, histoire de venir aux nouvelles, histoire de tenter d'infléchir la rigueur maternelle. Mais, cette fois, c'était trop tard.
Quand Maman raccrocha, elle monta nous dire bonne nuit. Personne ne faisait le moindre bruit et les bises et les "à demain" furent expédiés, mes soeurs n'étant pas forcément rassurées...
Maman constata que j'étais bien au lit, lampe de chevet éteinte, chignant encore un peu, mais prête à dormir. Elle me fit une bise appuyée, me parlant d'une voix calmée elle aussi : "Allez, bonne nuit, ma chérie. Ne pleure plus, c'est fini. Mais, tu sais, tu l'avais bien méritée... A toi de faire en sorte que cela ne se reproduise plus". Je me suis pelotonnée un instant contre elle et lui ai dit "Bonne nuit" avec un sanglot dans la voix.
Elle a rajouté : "Tata Jacqueline a appelé. Je lui ai dit que tu venais de recevoir une bonne fessée. Elle te fait une grosse bise pour te consoler".
J'avais donc bien deviné. C'était Tata, et elle avait été ainsi dans cette mésaventure du début à la fin. J'y pensais en cherchant le sommeil, hésitant entre la gratitude pour m'avoir toujours défendu et le sentiment que ce n'était pas forcément une bonne idée de me faire avouer de suite ma faute à Maman. J'y reviendrai dans un prochain texte...
En attendant, je me disais que ma chère tante, avec les explications de Maman, qui devaient n'avoir rien caché, devaient être en train d'imaginer sa nièce sur les genoux de sa soeur, pyjama baissé, lune à l'air, comme un mois plus tôt devant ses propres yeux... J'essayai de m'ôter cette image de la tête car je me doutais bien que j'allais en cauchemarder...
Mais, finalement, le sommeil m'a gagné, et je me suis endormie...
A SUIVRE

jeudi 24 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 10 et FIN ?) !

SUITE 10 et FIN ?

 J'ai mis la table en tremblant avant de monter dans ma chambre. Maman est revenue avec les petites et m'a laissé mijoter jusqu'au diner, sans rien changer à ses habitudes. Elle avait le repas à préparer, n'ayant pas été là de la journée, et pas de temps à perdre.
Visiblement elle avait averti mes soeurs de la situation car elles étaient sages comme des images, devinant bien qu'à la moindre contrariété, elles en auraient pris aussi pour leur grade...
Nous fumes appelées pour le diner et le repas se passa dans une ambiance quasi monacale.
Diane et Aline essayaient bien de se mettre en avant, de se montrer serviables et doucereuses, cela ne prenait même pas.
Quand Maman nous renvoya en haut, avec la consigne de se mettre en pyjama, puis de lire tranquillement pour les petites, elle rajouta : "Et toi, Christine, tu m'attends dans ta chambre. On va enfin pouvoir causer..."
J'attendis que les petites aient fini avec la salle de bains avant d'y aller, ne voulant pas m'y trouver avec elle. Diane réussit toutefois à me guetter dans le couloir et à se moquer de moi. Elle me montrait son bas du dos en ricanant, et susurrait : "Christine va avoir une bonne fessée, na, na na...."
 J'étais trop sur les nerfs pour répondre. Je lui aurais griffée le visage pour qu'elle remballe son sourire narquois...
Mais, elle avait tellement raison. Je savais ce qui m'attendait. C'était le troisième jour où je préparais mes fesses et cette fois, c'était la bonne...



 Me mettre en pyjama était déjà une sorte de supplice moral. Je devais me déshabiller et me mettre dans la tenue choisie par Maman pour me corriger aisément...
Je le fis comme dans un nuage, en frissonnant au moment où ma peau était nue, avant d'enfiler mon pyjama, non sans garder quand même une culotte sous le pantalon, en réflexe de protection.



Je tournais et retournais dans la chambre alors que Maman était toujours en bas. J'en étais presque à souhaiter qu'elle monte vite, qu'on en soit "débarrassé" que ce soit "réglé plus vite" comme conseillait Tata deux jours auparavant. Deux jours et demi durant lesquels j'angoisse et ai peur pour mon postérieur...


Je pose la main parfois dessus et je frissonne. Lui qui n'a plus connu de claque depuis un mois, je sais qu'il va vite reprendre des couleurs....
J'ai comme un arrêt du coeur quand j'entends le pas de Maman dans l'escalier... Mon heure est venue... Mais, elle va d'abord chez les petites qui plaident pour lire encore un peu. Comme il n'y a pas d'école le lendemain, Maman leur accorde, à condition qu'il n'y ait "pas un bruit", pendant
qu'elle "s'occupe de Christine".
Je me doute bien que mes soeurettes vont surtout tendre l'oreille...
J'écoute les pas de Maman qui s'approchent de ma porte. Ca fait boum boum dans ma poitrine... Mais, les pas redescendent l'escalier. Puis, du bas, une voix s'élève : "Christine, viens ici..."
Je mets le nez à la porte et me montre en haut de l'escalier : "Qu'est-ce qu'il y a Maman ? Je suis prête. Je t'attends", dis-je d'une voix peu assurée.
Elle point son index vers le bas : "Descends, s'il te plait. L'enveloppe du collège est en bas. Viens au salon. Et dépêche toi, Christine..."
 


Je suis interloquée mais je sais que je ne suis pas en position de protester... Je descends doucement et rejoins Maman dans le salon.
Heureusement, elle y est seule, mais je repense à Tata qui était justement là l'autre fois, la dernière fois...
Maman se met à me faire la morale. C'est inadmissible de gâcher ses chances, de ne pas suivre en cours, de se mettre à dos même les profs des rares matières où je réussis habituellement. Et puis, je devrais avoir honte. Quatre heures au lieu de deux. Si ça continue, je risque d'être renvoyée du collège, etc, etc...
Tous ces arguments, je les connais par coeur, je les devine à l'avance, je le sais trop bien.
Maman essaie de me faire réagir, mais que dire ? Toujours les mêmes dénégations, les mêmes promesses... Maman ne les croit plus, elle ne croit qu'en les siennes de promesses, celles qu'elle tient...
Je suis comme paralysée, je subis l'engueulade sans à peine dire un mot. Je suis déjà ailleurs, ou plutôt après... Je frissonne en pensant à mes fesses...



A peine ai-je un mouvement de recul quand Maman m'attrape par le bras... "Allez, viens ici, Christine. Cela a assez duré. Tu vas recevoir ce que tu mérites..."



Je me laisse guider, suivant Maman qui s'assied et m'attire en travers de ses genoux. J'en arriverais à en être soulagée, depuis le temps que j'angoisse à ce propos...
Maman tapote ma lune recouverte du pantalon de pyjama, elle prend le temps de bien m'équilibrer et comment : "Ah, tu l'auras bien cherchée, Christine, celle-là. C'est à croire que cela te manquait depuis ta déculottée devant Tata... On va rattraper le temps perdu, ne t'en fais pas ma chérie. Tu ne l'oublieras pas de sitôt cette fessée que je vais te donner..."
Je soupire et écrase un sanglot. Je ne cherche même pas un instant à me débattre. Même quand Maman descend successivement mon pantalon de pyjama, puis ma culotte pour dégager ma lune...
"Ah, cela faisait un bout de temps que je n'avais pas vu ces fesses qui ne demandent qu'à rougir... Mais, si la Poste avait été plus rapide, ce serait déjà fait... Heureusement d'ailleurs que j'ai attendu, car tu ne t'étais pas vantée d'avoir eu une double colle, Christine... Cela mériterait une double fessée, et tu vas être servie, ma fille..." En commentant le tableau, Maman avait commencé à claquer ma lune... Avec une sorte de tranquillité peu commune, comme si elle s'appliquait et s'apprêtait à courir un marathon.
 Les claques n'en étaient pas moins vives et sonores, piquantes et réchauffantes pour une mappemonde épargnée depuis un mois...


Je psalmodiai une paire de fois mes "Non Maman, pardon, je serai sage. Pas la fessée, non, non" mais, même dans ces protestations je ne mettais pas de vraie conviction.
Cette fessée, je l'avais trop imaginée, j'en avais trop eu peur, cauchemardé, que la réalité devenait naturelle, évidente, voire soulageante...
Je l'avais attendue et Maman aussi s'y était préparée... Elle savait depuis deux jours que l'enveloppe du collège arriverait, elle avait pris le temps, ce soir, de ranger sa cuisine, de mettre les petites au lit, de souffler un bon moment avant de "s'occuper" de son ainée...
Cette fessée, elle me l'avait promise, annoncée devant les soeurs, elle avait dû en défendre le principe devant Tata, sa soeur, et elle avait donc une motivation majuscule, une envie de bien faire, un besoin de ne pas se décevoir elle même en quelque sorte.
Bien installée, sachant faire les pauses nécessaires pour reposer son bras, pour continuer son sermon, Maman m'a gratifiée là d'une de ces fessées que l'on n'oublie pas. Et, aussi étrange que cela paraisse, je la prenais avec une sorte de sentiment d'acceptation, de sentiment que j'avais abusé, que je la méritais vraiment...



Un moment, Maman arrêta à nouveau son bras, alors que mes fesses étaient écarlates. Elle cria : "Si je trouve quelqu'un dans le couloir, il va y avoir d'autres déculottées". On perçut deux petits bruits de pas qui remontaient l'escalier. Assurément, mes soeurs avaient dû tenter de guetter le spectacle... Mais, elles ne furent pas punies pour autant.
Une autre fois, j'aurais crié à mon tour, protesté, joué les effarouchées, mais cette fois, j'étais éteinte, épuisée, pleurant à chaudes larmes dans mes mains. Maman contempla son oeuvre et rappela que je n'avais pas intérêt à recommencer, mettant déjà sur mon bas du dos comme une menace de futures fessées...
Puis, elle rassembla ses forces et me gratifia d'une longue et interminable ultime volée de claques qui me firent crier cette fois. Elle m'avait promis une "bonne fessée", j'étais servie... Je ne l'oublierais pas de sitôt...

FIN

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 9) !

SUITE 9


J'ai mal dormi, faisant des cauchemars à base de lune rougie et de moqueries de mes soeurs. Mais je me réveillai en ne pensant qu'à une chose : le facteur allait-il amener l'avis tant redouté, la fameuse petite enveloppe à l'en-tête du collège ?

La matinée de cours passa. Je trouvais que l'horloge ne tournait pas, et en même temps je me disais que mieux valait que cela ne passe pas trop vite...
En rentrant à la maison, je regardai de suite sur le guéridon de l'entrée où on déposait le courrier. Il y avait plusieurs lettres, je les passai en revue le coeur battant. Maman voyant mon manège lança : "Tu peux reposer les enveloppes. Il n'y pas pas celle que tu crains... Pas de nouvelles du collège. J'espère que cela arrivera demain, sinon j'appellerai le secrétariat pour savoir si l'enveloppe ne s'est pas égarée..."
Je soufflai longuement, plutôt ravie de ce délai. J'hésitais entre la joie de gagner un jour et l'impression bizarre que j'allais avoir encore l'imagination galopante une journée de plus. D'autant que Maman rappela l'enjeu : "Ne te fais pas d'illusions pour autant, Christine. Le courrier arrivera bien et nous aurons la petite conversation promise... Et tu sais ce qui t'attend ma chérie..."
 Mes deux soeurs se retinrent de pouffer, leurs yeux suffisaient à traduire leur envie de se moquer de moi...

Après être retournée au collège l'après-midi, je revins moins stressée. Le facteur ne faisant qu'une tournée par jour, j'étais sauve jusqu'à demain. Et j'en étais devenue presque guillerette, chantonnant dans ma chambre et me chamaillant même avec mes soeurs pour des histoires de jeux de gosse.
Un "Christine, je serais à ta place, je me calmerais. Ce n'est pas le moment d'en rajouter..." fit toutefois son effet et me ramena à la raison.
Je me suis donc tenue à carreau le reste de la soirée, avant de jouer les serviables pour ranger la cuisine, et de me mettre au lit sans rechigner un instant. Bref, la fille modèle, du moins parce que j'imaginais que cela servirait ma cause.
J'en fus moins persuadée quand j'entendis le soir une conversation téléphonique entre Maman et Tata. Cette dernière apprenant certainement que sa nièce n'avait pas encore reçu la fessée promise, dut jouer les avocates, mais la réponse de Maman m'enleva toute illusion : "Ecoute Jacqueline, Christine aura ce qu'elle mérite. Un point c'est tout. Tu sais, ça doit faire un mois qu'elle n'a pas été punie, et je sentais bien qu'il y avait du relâchement. Elle a déjà eu de la chance d'y échapper l'autre soir quand elle m'a moitié mal répondu. Mais je ne peux pas laisser passer un mauvais comportement en classe. Christine aura sa fessée et voilà tout"
Le genre de petites phrases qui ont tourné dans ma tête durant cette deuxième nuit de sursis...

J'angoissais pour mes fesses...

 
 Le lendemain midi, c'est Tata qui était allée chercher les petites à l'école et qui nous faisait manger, Maman étant occupée à la ville voisine par une réunion des bénévoles de la bibliothèque.
Quand je rentrai, Tata avait déjà relevé le courrier et l'enveloppe du collège trônait sur le guéridon... J'ai fait la grimace, et ma tante a tenté de me rassurer par quelques propos fatalistes. Je n'étais pas convaincue.
Alors qu'on finissait de manger, le téléphone a sonné. Jouant les grandes pendant que Tata servait le dessert, j'ai répondu. C'était Maman qui venait aux nouvelles. Tata a crié de loin : "Tout va bien, ne t'inquiète pas. Les filles sont sages". Maman m'a précisé qu'elle serait de retour vers 18 h, et qu'il fallait veiller à ce que la mère de Justine emmène bien les petites au cours de danse à 17 h 30.
Je la rassurai, la Maman de Justine ayant bien noté et l'avait confirmé à Tata ce midi.
Avant de raccrocher, elle m'interrogea : "Au fait, Christine, est-ce qu'il y a du courrier ?"
Je balbutiai : "Euh, bah, oui..."
Elle se fit plus précise : "Je veux dire : est-ce qu'il y a ton bulletin de colle ?"
Je rétorquai : "Bah, euh, je sais pas, euh... Tata n'a pas ouvert les enveloppes, mais il y a, euh, oui, une lettre du collège..."
 Elle répondit : "C'est forcément cela, à moins que tu n'aies fait d'autres bêtises, Christine. Bon, je suis rassurée. Le courrier ne s'est pas perdu... On va pouvoir causer toutes les deux... A ce soir, ma chérie, à ce soir..."
J'ai eu du mal à avaler ma part de flan à la vanille. Elle passait mal et j'étais toute émue en repartant au collège, Tata me souhaitant bon après-midi et "bon courage pour ce soir..."

J'ai encore passé trois heures de cours la tête ailleurs, moitié dans les nuages, et pensant surtout à ma lune... Je suis rentrée ensuite, Maman n'était pas revenue, et je regardais l'enveloppe du collège avec l'envie de la déchirer, de la faire disparaître. Hélas, Maman savait et je ne pouvais donc pas.
Dire que cela faisait deux jours que je cauchemardais sur ce bout de papier et que sa présence, là, sur le guéridon, allait me valoir une volée, hélas méritée...
Maman rentra à 18 h 25. Juste le temps de poser ses affaires, de me faire une bise, de prendre le courrier, d'ouvrir la fameuse enveloppe et de me confirmer : "C'est bien le bulletin de colle, Christine. Pour, attends, je rêve : "Attitude rêveuse en classe. Christine ne suivait pas le cours. La retenue est doublée pour avoir eu une posture moqueuse quand elle a su qu'elle serait collée" Et ce n'est pas deux mais QUATRE heures de colle, tu m'en diras tant... Tu ne t'en étais pas vantée, Christine. J'ai bien fait d'attendre le bulletin... Ca, ma fille, ça va se payer cher..."
J'étais abasourdie : "Euh Maman, je vais t'expliquer..."
Elle m'a coupé la chique : "Je ne sais pas ce qu'il y a à expliquer, Christine. On verra ça plus tard. Je dois filer pour récupérer tes soeurs. En attendant, mets la table, et file travailler dans ta chambre. Mais je peux te dire que ça va barder ce soir..." 

A SUIVRE

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 8) !

SUITE 8

J'étais dans ma chambre et j'imaginais que la soirée serait agitée et assez brulante pour mon bas du dos. La sentence maternelle n'avait pas prononcé le mot de fessée, ni le moment choisi, mais ce n'était là que des détails qui ne changeaient rien en la douloureuse perspective de devoir être à nouveau punie de cuisante manière...
Maman avait proposé à Tata de rester diner, mais il était encore tôt et elle avait des courses à faire. Elle déclina donc l'invitation et je n'en fus pas désolée comme je l'étais parfois. De fait, j'interprétais le départ de ma tante, pour une fois, comme un soulagement. Le rappel qu'avait habilement fait Maman de la présence de Tata lors de ma dernière fessée avait sonné pour moi comme une nouvelle menace. Tata partie, cela faisait une paire d'yeux potentiels en moins...

Avant de s'en aller, elle vint nous faire une bise, plaisantant un instant avec mes soeurs, avant de venir dans ma chambre, non sans avoir toqué à la porte avant d'entrer, un petit détail que j'appréciais, puisqu'il me donnait un statut de grande...
"Ma pauvre chérie, je te laisse. Il faut que j'aille en ville. Je te fais de gros bisous. J'espère que cela ne va pas se passer trop mal avec ta mère. J'ai essayé de te défendre, mais je ne peux pas décider à sa place. Courage, ma puce", tenta de me rassurer Tata.
Je faisais grise mine et je chignai un peu : "Merci Tata, mais c'est pas drôle, tu sais. J'ai pas envie d'être punie, moi".
Tata ne pouvait pas dire grand chose : "Je me doute bien que ce n'est pas drôle, Christine. Cela te fera peut-être réfléchir à être plus attentive en classe. Et puis, tu vois, tu avais du mal à l'avouer à ta Maman et tu l'as fait quand même. C'est bien. Comme ça, cela te fait un poids de moins sur la conscience, et puis ça sera réglé plus vite. Allez, bisous ma chérie. C'est juste un mauvais moment à passer..."
Tata tapota mon bas du dos doucement en me serrant dans ses bras. Je n'avais pas besoin de ça pour savoir que le "mauvais moment à passer" se focaliserait là...

J'attendais Maman sans savoir si je devais me coucher ou faire semblant de travailler



J'ai cherché à me changer les idées en lisant. Je n'y arrivais guère. Mes soeurs dans la chambre à côté étaient calmes aussi. C'est fou ce que la seule menace d'une fessée imminente ramenait la tranquillité dans la maison.
A 19 h 15, Maman nous a appelées pour le diner et nous sommes descendues immédiatement. Le repas a été paisible, avec quelques conversations utilitaires sur les devoirs, surtout entre Maman et les petites, car je n'étais pas bavarde pour un sou...
Dès le dessert avalé, les petites ont été renvoyées dans leur chambre, avec la consigne de se mettre en tenue de nuit après la toilette.
J'ai été chargée de débarrasser la table, ce que je fis sans rechigner évidemment.
Puis Maman me demanda de monter aussi : "Fais ta toilette et mets toi en pyjama. J'arrive..."

Le dernier mot n'était pas clair, mais je le traduis comme une menace, comme une annonce maintes fois entendue... Maman allait "arriver" pour s'occuper de mon cas, j'en étais sûre...
Une fois la mine débarbouillée, les dents brossées, j'ai rejoint ma chambre et commençai à angoisser, guettant les bruits, attendant Maman...
Elle ne monta qu'à 20 h 30 et s'attarda chez les petites. Je ne savais pas comment me mettre. Je me relevai du lit où j'étais accroupie et me mis à mon petit bureau, ouvrant un livre et jouant les studieuses.
Maman entra enfin et commenta : "C'est drôle comme tu peux être travailleuse à certains moments, Christine".
Je répondis que je "révisais" mais Maman en sourit et ordonna : "Allez, mets-toi au lit. Il est l'heure d'éteindre".
Je la regardai avec un air époustouflé, trahissant que je m'attendais à autre chose. Je balbutiai : "Euh, mais, Maman, euh, on devait..."
Elle avait bien compris mon malaise : "Ah, oui, tu croyais que nous allions parler de tes deux heures de colle et régler nos petits comptes ?"
Je baissai les yeux et hochai la tête de façon affirmative. Maman esquissa un sourire en coin : "Eh bien, c'est nouveau ça ! Tu ne vas pas me dire que tu es pressée de recevoir la fessée, Christine ? Il est déjà tard ce soir, et je voudrais bien avoir ton bulletin de colle dessous les yeux pour savoir exactement ce qui y est écrit. Alors, on va attendre, à moins que tu ne veuilles un petit acompte maintenant ?" 
Je répétai trois fois : "Oh non, oh non, oh non...." et je plongeai dans mon lit, heureuse de ce sursis inespéré...
Maman me fit un câlin et m'embrassa en me souhaitant bonne nuit. Non sans ajouter : "Mais, n'imagine pas que je changerai d'avis, Christine. Etre collée, qui plus est en français, c'est inadmissible. Cela mérite vraiment une bonne fessée, et tu ne perds rien pour attendre, ma fille..."
Il ne me restait plus qu'à trouver le sommeil, ce qui ne fut pas facile, et je commençais à regretter d'avoir été franche et d'avoir écouté Tata. Je me disais que si j'avais attendu l'arrivée de mon bulletin de colle pour avouer mon forfait, je ne serais pas en train d'angoisser autant....

A SUIVRE

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 7) !

SUITE 7

Peu après 17 h 30, comme prévu, Maman rentra avec mes soeurs qu'elle était allée récupérer à la sortie de l'école.
Il y avait d'un coup toute une agitation dans ma maison et je ne me sentais pas trop bien. Maman commença à préparer le goûter pour mes deux affamées de frangine. J'avais moins d'appétit.
Maman remercia sa soeur de s'être occupée de moi et demanda si tout s'était bien passé. Tata répondit : "Oui, ça va. Pas de problème ou presque..."
La nuance n'échappa pas à Maman : "Pourquoi ou presque ? Christine t'a fait des misères ? J'espère qu'elle a fait ses devoirs ?"
Tata acquiesça, se montrant même gentille : "Oui, oui, elle a fait tous ses devoirs. J'ai surveillé. Elle était très appliquée. Non, je crois juste qu'elle a quelque chose à te dire", ajouta-t-elle en me poussant à la franchise.
Maman fronça le sourcil et par vieux réflexe apeuré, j'ai bredouillé : "Euh, bah... euh, non..."
Je n'osais pas avouer et je me tortillais sur ma chaise... Mais Tata qui ne voulait pas me laisser m'enferrer dans des mensonges vains précisa : "Bah si, Christine, tu sais bien ce que tu m'as dit à propos du cours de français ?"
J'ai fait celle qui avait oublié et je me suis lancée quand même, n'ayant plus le choix : "Ah, oui, c'est vrai, euh, je voulais euh te dire euh que, euh, euh... j'ai été euh, j'ai été collée..."
Le mot figea tout le monde, mes soeurs en arrêtèrent de dévorer leur tartine.
"Collée, et en français ? Mais je rêve, Christine ? Et pourquoi donc ? Tu n'avais pas appris tes leçons ou quoi ?", s'emporta Maman.
"Non, je savais, mais, euh, la prof a cru que euh, je rêvassais", répondis-je en baissant la tête. Maman reprit au bond : "La prof a cru, la prof a cru... Avec Christine, ce n'est jamais de sa faute... Ah, c'était trop beau... Pas de sottises depuis les vacances... Je me doutais bien que cela n'allait pas durer... Eh bien, voilà, c'est reparti pour un tour... Ah, ça, cela va se payer cher, Christine."


Je n'osais pas avouer et je me tortillais sur ma chaise...


Tata essaya de plaider : "Tu sais, elle regrette bien ce qu'elle a fait. Elle me l'a dit et elle m'a promis de bien travailler". Maman rétorqua : "Arrête de prendre sa défense. Je connais ma fille par coeur. Les promesses, les promesses, elle sait en faire et t'embobiner avec, surtout quand elle a quelque chose à se reprocher... C'est trop facile de dire qu'on regrette. Moi, j'ai une autre méthode pour qu'elle regrette vraiment et tu l'as bien vue l'autre jour... Et, crois moi, c'est la seule qui soit efficace..."
La remarque de Maman avait été comprise par tous. Et je voyais bien que Tata et mes soeurs se remémoraient ma dernière fessée, celle reçue sous les yeux de ma tante. Il y avait un mois de cela...
"Où est donc ton bulletin de colle, Christine ? Allez, va me le chercher, que je vois ce que ta prof a mis exactement comme motif" demanda Maman. Je répondis du tac au tac : "Bah, je ne l'ai pas, M'man. C'était tout à l'heure en français. Le collège va l'envoyer. Tu sais bien que cela arrive par la Poste. On l'aura demain ou après".
Maman était presque étonnée que j'ai ainsi avoué avant que le bulletin n'arrive, mais elle sentait bien que Tata y avait sa part. Elle commenta ironique : "Ah, oui, je sais bien, Christine. Je sais bien qu'il y a comme ça, de temps à autre, de mauvaises surprises dans la boite aux lettres. Quand Mademoiselle fait des siennes en cours, il y a l'enveloppe du collège qui arrive et qui annonce ses deux heures de colle. Là, c'est sûr que cela ne s'oublie pas, Christine, comme je sais alors ce qu'il me reste à faire... Comme tu sais alors que tu peux préparer tes fesses ma fille..."
J'ai baissé à nouveau la tête et des larmes ont commencé à perler dans mes yeux. Je sanglotais doucement. "Garde tes larmes pour plus tard", lança Maman avant d'ajouter : "Finissez vos gouters et filez dans vos chambres. Ce n'est pas le moment de m'énerver davantage".
 Je n'en demandai pas plus et je me réfugiai entre mes quatre murs, tremblante et boulevresée, ayant bien retenu du message maternel que je n'échapperais pas à une nouvelle fessée...

A SUIVRE

mardi 22 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 6) !

 SUITE 6

Il restait près de deux heures avant le retour de Maman, et Tata Jacqueline faisait des aller retour entre la cuisine où elle préparait une tarte aux pommes et le salon où je faisais mes devoirs. J'avais plusieurs leçons à réviser, un petit exercice de maths que j'ai vite fait, et trois chapitres d'un livre à lire avant de répondre à des questions.
Tata venait voir à intervalle régulier ce que je faisais. Mais, autant j'avais expédié sans problème l'exercice de maths, autant je n'arrivais pas à me mettre dans la préparation d'explication de texte.
J'avais du mal à me concentrer et le livre me tombait des mains, alors que mes pensées étaient ailleurs...

Je ne pensais qu'au retour de Maman...



"Christine, arrête de bayer aux corneilles. Concentre toi, s'il te plait", avait lancé Tata en me surprenant le nez en l'air, le regard dans le vague.
J'avais replongé dans le livre, mais cela n'avait pas duré... Dix minutes plus tard, Tata me retrouvait le livre posé sur mes genoux, et le regard à l'horizontal, dans le vague... Je ne pensais plus à mes leçons, mais à ce que j'allais devoir dire. Je me voyais déjà devant m'expliquer face à Maman...
Tata n'était pas contente : "Christine, tu crois que c'est le moment de négliger tes devoirs ? Tu ne veux pas que je dise à ta mère que tu as passé ton temps à rêvasser ?"
Ma chère tante faisait en effet le compte rendu de ce que nous avions fait, lorsqu'elle nous gardait ainsi, mes soeurs et moi. Mais, elle était en général très gentille, minimisant les petits problèmes éventuels, ayant tendance à toujours dire que nous avions été des anges, surtout moi, sa nièce préférée...
L'avertissement de Tata prenait donc un tour particulier, apte à me faire réagir...
"Non, non, Tata, je travaille, je travaille, promis. Je m'y remets. Tu vas voir, je saurai ma leçon et tu pourras le dire à Maman..." m'étais-je empressée de répondre.
Tata avait souri : "Ce serait bien, Christine, en effet... Ce n'est sûrement pas le jour pour te rajouter des problèmes... Si tu vois ce que je veux dire..."
Oh oui, je voyais bien, et je ne pensais même qu'à cela, à cette peur qui commençait à m'angoisser fort, à cette fessée que je savais inévitable...
La remarque de Tata m'a touchée. J'ai eu deux gros soupirs et j'ai étouffé un sanglot, cherchant à cacher mon trouble.
Tata le vit bien et vint s'asseoir un instant à côté de moi, m'enlaçant et me serrant dans ses bras. "Ne pleure pas, Christine. Je ne dirai rien à ta Maman. Je lui dirai que tu as bien travaillé, mais s'il te plait fais un petit effort. Concentre toi un peu et tu vas y arriver.", me glissa-t-elle pour me rassurer.
Je retrouvai un début de sourire et me blottis dans ses bras en lui disant : "Merci Tata, oui, je me remets aux leçons. Promis. Mais, c'est pas facile. Je pense trop à ma colle..."
Tata se releva afin que je me remette à travailler. Elle me regardait avec un petit air contrit, plein de compassion : "Ma pauvre chérie, je te comprends, mais ce n'est pas la faute de Tata si tu as été punie en classe. Fais déjà bien tes devoirs pour ne pas fâcher davantage ta Maman. Sinon, je ne donne pas cher de tes fesses, ma puce."
J'entendais bien ce discours, je comprenais qu'il était en partie fondé, que mieux valait ne pas rajouter des griefs à mon encontre, mais je savais aussi que cela ne changerait pas fondamentalement la donne...
J'avais été collée, non pas de deux, comme hélas souvent, mais de quatre heures, et je n'avais aucune illusion sur les conséquences de ce nouveau faux pas. Je savais ce qui m'attendait... Même Tata ne doutait guère que sa nièce était bonne pour une fessée.
Et, dans cette situation, paradoxalement, il n'y avait que Maman qui l'ignorait encore. Maman que j'attendais, que nous attendions, et à qui il allait falloir avouer mon inconduite...
Elle ne savait encore rien, elle devait vaquer tranquillement à ses occupations, sans imaginer qu'à la maison sa fille ainée préparait ses fesses...

A SUIVRE

mardi 8 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 5) !

SUITE

Tata voyait à l'évidence que je n'allais pas bien. Sur le chemin du collège à la maison, j'avais réussi à ne rien dire, éludant ses questions. Mais, une fois arrivées, nous nous sommes installées au salon, où Tata a regardé dans mon cartable pour voir le cahier de textes et les devoirs à faire, ainsi que le carnet de correspondance, au cas où il y aurait un mot d'un prof.
Ce n'était pas le cas, puisque les bulletins de colle arrivaient par la Poste et que le mien ne seraient pas là avant le lendemain, voire le surlendemain.
Tata était rassurée : "Ah, tu m'as fait peur. Je croyais que tu avais encore fait des tiennes en classe. Si ce n'est pas ça, c'est moins grave, tu sais. Tu t'es disputée avec une copine ou je ne sais quoi ? Allez, dis-le à Tata. Tu sais, tant que ce n'est pas un problème scolaire, c'est rien du tout..."

La remarque de Tata tomba à pic. C'était hélas bien un problème scolaire et, elle qui se voulait rassurante, venait a contrario de me confirmer que j'avais raison de m'inquiéter...
Maman m'aurait dit cela, j'aurais continué à nier, en jouant la montre jusqu'à l'arrivée du bulletin de colle. Là, c'était Tata, nous étions toutes seules à la maison, elle avait une attitude pleine de compassion et de bienveillance et j'ai craqué...

J'ai avoué en pleurant sur l'épaule de Tata


Il fallait que cela sorte, j'étais trop angoissée et je me suis mise à pleurer, éclatant en gros sanglots sur l'épaule de ma tante, et sortant des phrases hachées par l'émotion : "Oh, Tata, snif, snif, j'ai, euh, snif, j'ai été punie en classe, snif, snif, pas fait exprès, snif, Corinne grimace, et bouhouhou, prof, snif, snif, a doublé les, bouhouhou, heures de colle, snif, bouhouhou..." 
Tata n'avait pas compris ce qu'il en retournait vraiment, mais que sa nièce en avait gros sur le coeur.
Elle est allée me chercher un verre de limonade, m'a demandé de le boire calmement, alors qu'elle tamponnait mon visage avec son mouchoir pour sécher mes larmes.
"Allez, ne pleure plus, Christine. Redis moi ça tranquillement. Tu as été punie en classe, c'est ça ? La prof t'a donné deux heures de colle, c'est ça ?"
J'acquiesçais entre deux sanglots, avant de repartir à pleurer : "Non, pas deux heures, non, quatre heures, bouhouhouhou..."
Tata réussit à me calmer à nouveau :  "Ne pleure pas comme ça, Christine. Ce n'est pas grave, mais si la prof a cru que tu te moquais d'elle, on peut la comprendre. Tant pis, quatre heures de colle, c'est dur, mais tu feras plus attention en cours, ma pauvre chérie. Ce n'est pas la fin du monde".
La vision positive et un rien fataliste de Tata me fit arrêter de pleurer. Je restais blottie dans ses bras, et cela faisait du bien. J'étais comme sur un nuage déconnecté de mon cauchemar quand Tata ajouta : "J'en connais une qui ne sera pas très contente, mais ce sont des choses qui arrivent".
L'allusion à Maman me fit à nouveau éclater en sanglots. "Oh, Tata, non, ne le dis pas à Maman, non, s'il te plait..."
Elle tomba des nues. "Comment veux-tu que je cache cela à ta mère ? C'est toi qui va lui dire d'ailleurs. Il va bien falloir qu'elle signe le bulletin de colle, non ?"
Je grommelai : "Je, euh, j'l'ai pas le bulletin, il arrivera par la Poste."
Tata comprit : "Et tu voudrais le cacher à ta mère jusque là ? Tu crois que c'est malin d'ajouter un mensonge à ta bêtise en classe ? Je ne suis pas sûre que cela soit le bon calcul, tu sais... Il faut lui dire ce soir, tu sais ?"
Je ne me faisais pas à cette idée : "Non, Tata, non, si je lui dis, elle va, euh, euh, se fâcher..."
Tata de rétorquer : "Et si tu ne lui dis pas, tu crois qu'elle se fâchera moins quand elle comprendra tes cachotteries ?"   
L'argument était imparable et me laissa sans voix.
 "Tu sais, ta Maman sera peut-être compréhensive si tu lui expliques bien. Tu as déjà eu des heures de colle cette année et alors que s'est-il passé ? Tu as été punie aussi à la maison, à chaque fois ?", demanda Tata. Entre deux soupirs renifleurs, je répondis : "Voui, toujours. Et c'était que deux heures, pas quatre..."
 Tata me regarda désolée : "Ta mère a dû penser que c'était sûrement mérité, si elle t'a punie. Tu verras bien cette fois. Sois franche d'abord et elle en tiendra compte. Mais je comprends que ce ne soit pas drôle. Surtout qu'elle n'y va pas de main morte, ma pauvre chérie, j'ai pu le constater l'autre fois, tu te souviens ?"
Quelle question : bien sûr que je me souvenais. Et j'avais surtout l'intention de chasser ces images de ma tête...
Mais Tata, elle, se remémorait la scène : "Ah, pour une fessée, c'était une sacrée fessée, ma pauvre Christine. J'en avais mal pour toi. Mais quelle idée tu avais eu de défier ta mère du regard alors que tu avais déjà un beau zéro à te faire pardonner ? Quand je l'ai vue t'attraper, je savais que tu allais passer un sale quart d'heure. Tes pauvres petites fesses ne sont pas restées blanches longtemps. Ma chère soeur a vraiment le chic pour flanquer une bonne fessée... Faut dire qu'avec trois filles de votre acabit, c'est souvent le seul moyen de se faire comprendre..."
J'écoutais Tata et je sanglotais doucement. "Arrête Tata, je t'en prie, j'ai pas envie d'en reparler..."
Tata l'admit : "Je comprends que tu ne sois pas fière de toi, ma chérie. Je crois que tu l'avais un peu cherchée. Et, d'ailleurs, est-ce que tu as été punie depuis ?"
Si je l'avais été, j'aurais hésité à répondre, trouvé sa question gênante, mais là, comme si j'étais toute fière de moi, j'ai rétorquai : "Ah, non Tata, je n'ai pas été punie, je n'ai pas reçu de fessée depuis, promis". C'était comme un titre de gloire, il est vrai que l'épisode du bulletin trimestriel où j'y avais échappé était toujours dans ma mémoire.
Tata se fit moraliste en se voulant rassurante : "Tu vois, Christine, la fessée de l'autre jour aura été utile, si tu as été suffisamment sage pour y avoir échappé depuis... Je ne garantis rien pour tes histoires de colle cette fois...  Mais, quand une bêtise est faite, il faut savoir assumer... En tout cas, crois moi, la cacher ne ferait qu'aggraver la situation. Tu n'es pas d'accord "
Je dis que oui, mais je pensais non. Tata demanda : "Tu penses vraiment que tu vas recevoir la fessée ?"
J'ai dit le fond de ma pensée entre deux spasmes : "Snif, oh, oui, snif. C'est, euh, c'est sûr..."
Tata me regardait avec un air compatissant : "Alors, réfléchis, Christine. De toute manière, ta mère saura que tu as été collée, et si elle sait que tu l'as caché, elle sera encore plus en colère... Maintenant que c'est fait, le mieux c'est de lui dire tout simplement. Même si tu dois préparer tes fesses, ma pauvre. Allez, tu n'en mourras pas, et depuis l'autre jour elles ont eu le temps de redevenir toutes blanches.... C'est vrai que cela ne va peut-être pas durer..."
Tata avait quand même un petit sourire en coin en finissant cette phrase. Je lui en voulais un peu, car pour moi c'était déjà comme si je me sentais plonger en travers des cuisses maternelles...
Mais, il n'était que 15 h 30, et nous avions près de deux heures pour que je fasse mes devoirs, et que Maman revienne...

A SUIVRE

lundi 7 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 4) !

SUITE

En ce début de troisième trimestre, je savais que j'avais intérêt à me tenir à carreau. Les vacances s'étaient finalement passées sans incident majeur, du moins pour mon postérieur, ce qui n'avait pas été le cas pour Aline, que Maman avait à nouveau corrigé deux fois en quinze jours, du fait de devoirs mal faits.
Je n'en avais eu que l'écho à travers la cloison de ma chambre, mais cela suffisait à me motiver pour bien vérifier mes propres exercices.
Ce trimestre commençait avec deux enseignants absents : le prof de gym et la prof d'histoire-géo, et cela me donnait des heures de permanence avec des devoirs à faire. Maman qui préférait que je travaille à la maison avait signé des autorisations de sortie, s'arrangeant pour être à la maison à ces moments là, ou pour demander à Tata de venir me garder à sa place, lorsqu'elle devait effectuer des gardes à la bibliothèque municipale, où elle avait des fonctions bénévoles au sein de l'association.
Tata se prenait au jeu de me garder ainsi une paire d'heures, secondant Maman pour l'occasion, et m'aidant même pour mes devoirs avec une philosophie plus cool que sa chère soeur, on s'en doute.
J'aimais ces moments de complicité entre nous et je travaillais plus détendue. D'autant que Tata parfois voyait une erreur, comprenait qu'une leçon avait été pal apprise ou incomprise et nous y revenions.
Elle m'en taquinait un peu me disant, non sans raison : "Eh bien, ma chérie, heureusement que Maman n'a pas vu cette grosse faute... Je pense qu'elle n'aurait pas été contente... Cela aurait pu chauffer pour ton matricule, tu ne penses pas ?"
Je rosissais, gênée, mais reconnaissante sachant qu'elle n'avait pas tort...

"Dis donc, Christine, Maman n'aurait pas été contente...", lançait Tata




Après l'amnistie surprise du jour du carnet, puis deux semaines de vacances sans incident, et une dizaine de jours de cours en bénéficiant de l'assistance bienveillante d'une Tata qui disait à chaque fois à Maman que j'avais bien travaillé, un mois s'était donc passé depuis la fessée reçue devant Tata.
J'en arrivais à me considérer comme protégée des dieux et le fait d'avoir Tata en paratonnerre pour mes devoirs deux à trois fois par semaine m'amenait à être un peu moins vigilante, et à me laisser aller un tant soit peu en cours. Une vieille tendance à me relâcher dès que je sentais moins la pression qui m'avait déjà valu bien des désagréments...
Et cela ne manqua pas de se reproduire...


"Christine, si cela vous fait rire, ce sera le double"



On était en cours de Français, une de mes rares disciplines fétiches et la prof rabâchait des explications de grammaire à une des cancres de la classe. Je bayais aux corneilles et j'étais ailleurs quand la prof me demanda de répéter ce qu'elle venait de dire. Je ne pouvais pas et je balbutiai n'importe quoi, m'attirant la réaction de la prof qui m'avait déjà rappelée à l'ordre deux fois dans l'heure précédente : "Eh bien, Christine, vous me ferez deux heures de colle pour vous apprendre à suivre en cours".
Je bégayai un "Euh, n.. nooon, no, Mad' Madame". C'est alors que derrière la prof, Corinne, l'une des délurées de la classe, fit une horrible grimace en tirant la langue. Je ne pus me retenir de pouffer, cachant ma bouche derrière mes mains.
La réaction de la prof fut immédiate : "Puisque cela vous fait rire, Mlle Spaak, ce sera le double. Quatre heures de colle, cela vous calmera peut-être".
Il n'y avait rien à négocier. J'échappais au mot dans le cahier de correspondance, mais ce n'était que reculer pour mieux sauter. Deux heures de colle, je savais que Maman ne le pardonnait jamais sans ce qui allait avec... Alors, quatre d'un coup, c'était la catastrophe annoncée...

Je restais sur le banc, détournant le regard...


C'est Tata qui venait me chercher au collège à 15 h, ayant permanence à la place des deux heures de sport.
Au lieu de l'attendre enjouée et heureuse de quitter le collège, j'étais restée assise sur un banc de la cour, où elle me retrouva. "Ca n'a pas l'air d'aller, Christine", demanda-t-elle.
Je dis machinalement "Si, si, ça va", mais en détournant le regard pour cacher des yeux qui s'embuaient.
De retour à la maison, Tata avait bien compris que j'avais quelque chose sur le coeur, que sa nièce n'était pas dans son assiette.
Dans ma petite tête, je me faisais des films, et je cherchais à gagner du temps... L'avis du collège annonçant mes heures de colle n'arriverait par la poste, au plus tôt que le lendemain, et plus vraisemblablement le surlendemain. Ce qui laissait place à un jour ou deux de possibles manoeuvres et mensonges par omission avant de devoir reconnaître l'évidence...
Si Maman avait été là, par réflexe de défense, j'aurais opté à coup sûr pour cette solution de retarder l'échéance de l'inévitable explication...
Mais, devant Tata qui semblait lire en moi, j'avais du mal à nier l'évidence, à ne pas reconnaître qu'une tuile m'était tombée sur la tête...
Toutefois, autant j'avais une part de complicité avec Tata pour des petites choses, pour m'aider à un exercice, pour taire un petit grief qu'elle aurait pu rapporter à Maman, autant là, pour quatre heures de colle, je n'arrivais pas à aborder le sujet, ne voyant pas de quelle utilité Tata pourrait être. J'aurais presque eu envie de lui demander de rentrer chez elle pour éviter le scénario de sa présence lors de l'explication avec Maman...
Car, si j'avais échappé à ce que méritait mon bulletin trimestriel, ces quatre heures de colle m'annonçaient, à n'en pas douter, le retour à la case fessée...

A SUIVRE

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 3) !

SUITE

  Comme je le disais dans le message précédent : C'était en partie "grâce" à la déculottée devant Tata que j'échappais à celle que je "méritais" ce soir là. Le cauchemar de lundi en devenait presque un souvenir positif le vendredi soir en ramenant ce carnet dont j'étais peu fière...
 Pour faire écho aux commentaires d'Agnès sur le message précédent, c'est vrai que ce verbe "mériter" avait de l'importance dans ma tête comme dans celle de Maman. Autant parfois une médaille, un passage en classe supérieure, une récompense se "mérite", autant l'idée qu'il y a aussi des fessées qui se "méritent" entrait dans nos raisonnements familiaux.
Et, là, justement de par le fait que j'avais en début de semaine reçu une fessée mémorable et sous les yeux de Tata, autant je pensais dans ma petite tête que ce carnet plutôt décevant, avec quelques commentaires ravageurs de certains profs, me dirigeait tout droit vers les genoux maternels...
J'aurais évidemment protesté, supplié, mais la notion de la "mériter" s'imposait dans mon esprit. Voire dans mon corps, en faisant écho à l'expression maternelle bien connue elle aussi qui invite à "préparer ses fesses".
Bref, j'avais été dans la peau de l'élève au mauvais carnet qui revient angoissée à la maison, dans la situation d'attendre tremblante le verdict d'une mère qui fronçait les sourcils et dont le ton montait, dans la sensation physique où je pensais à mon bas du dos que j'allais me faire rougir peut-être même là devant Diane.
Alors, cette clémence que je n'imaginais pas possible était ressentie comme un don du ciel, une chance miraculeuse, et mon "Merci, oui Maman, merci..." venait du fond du coeur. Même si il allait dans le sens de la rhétorique maternelle puisque ce merci était un véritable aveu que j'avais conscience de "mériter" une bonne fessée...

J'ai été une vacancière studieuse comme jamais


J'échappais à la déculottée dans une maison où l'on devinait encore les pleurnichements d'une Aline qui n'avait pas eu ma "chance" et je considérais les devoirs de vacances prescrits à la place de "ma fessée" (si j'ose dire comme quelque chose que je m'étais persuadée d'avoir), me semblaient un traitement de faveur.
Je dois avouer que travailler deux heures par jour, et même le samedi (le dimanche étant jour sacré), n'a pas été drôle. Je rechignais un peu, mais très vite me revenait ce à quoi j'avais échappé et je me remettais à la tâche comme soulagée.
D'ailleurs, Aline aussi, même ayant été fessée, avait droit à des séances de devoirs pour rattraper ses faiblesses. C'était moins régulier que les miens, mais je n'étais pas la seule à bûcher chaque matin.
On parle souvent de l'effet d'une fessée sur le comportement. Je testais en quelque sorte pour une fois l'effet d'une "non-fessée !
Christine la dilettante en classe, souvent distraite et chahuteuse, se retrouvait muée en élève appliquée, faisant ses devoirs avec un sérieux plutôt rare. Il faut dire aussi que Maman veillait au grain, surveillait et corrigeait mes exercices, et que chaque début de commencement de léger laisser-aller me valait quelques menaces non équivoques...
"Christine, ce n'est pas parce que tu as échappé à une fessée l'autre jour que je ne peux pas changer d'avis...", lançait-elle parfois. Ou "Christine, refais moi tout de suite cet exercice et sans faute, sinon on a un vieux compte à régler toutes les deux et j'ai le moyen de te rafraîchir la mémoire..."
Paradoxalement, puisque je m'appliquais vraiment, le résultat me valait quelques félicitations maternelles, mais elles étaient souvent remises dans le contexte... Du genre : "C'est bien, Christine, tu vois que tu y arrives facilement quand tu veux bien t'en donner la peine. Quand Mademoiselle a peur pour ses fesses, elle fait un effort... Dommage que cela ne dure pas aussi longtemps qu'on le souhaiterait..."
 

Diane bichait à juste titre...



Dans cet environnement studieux pour deux des trois filles, c'est Diane qui s'en sortait le mieux. Elle bichait à juste titre, mais son carnet excellent cette fois lui évitait les devoirs de vacances, Maman ayant déjà bien du travail avec deux "élèves" à suivre durant ces deux semaines.
Je passe sur les petites moqueries de la petite de mes soeurs, je les acceptais plus volontiers que j'imaginais qu'elles auraient été pires si Maman avait décidé de me donner la fessée au retour du carnet quand Diane était dans le salon aussi.
Diane a eu en revanche la chance d'aller plusieurs fois chez Tata pendant qu'Aline et moi travaillons, ce dont j'étais un peu jalouse du fait de ma position de nièce préférée habituellement.
Tata Jacqueline avait eu droit à un tableau de la situation le lendemain de l'arrivée des carnets. C'était le samedi et elle voulait nous emmener à la piscine, mais n'y est allée qu'avec Diane. Maman lui avait parlé des bons résultats de Diane et du carnet désastreux d'Aline, lui expliquant qu'elle avait reçu une fessée bien méritée.
C'est Tata qui avait relancé la conversation sur mon cas, en demandant si j'avais eu de bonnes notes, Maman lui répondant en soupirant : "Christine, ah, Christine, ne m'en parle pas. C'est encore une fois en dent de scie, avec une ou deux matières où elle travaille, et le reste où Mademoiselle se fiche du monde... A croire qu'elle cherche vraiment les ennuis..."
Et Tata connaissant bien sa soeur et ses méthodes de demander, inquiète pour moi : "Tu ne l'as quand même pas encore punie, comme, euh, comme l'autre jour ?"
Je sentais Tata à la fois curieuse et gênée, en hésitant à qualifier ladite "punition".
Maman avait alors rétorqué : "Non, ta chère nièce a eu bien de la chance quand j'y repense. Je pense qu'elle mériterait encore une bonne fessée, elle aussi. Mais, comme Mademoiselle a déjà reçu une déculottée maison devant toi l'autre jour pour ses mauvaises notes, je lui ai laissé une chance, et elle va devoir travailler durant ces vacances. Tous les matins ! Et elle a intérêt à bien le faire, sinon elle peut préparer ses fesses... Je ne te fais pas un dessin, Jacqueline, tu as bien vu lundi soir que je ne plaisante pas en la matière..."
 
Le message avait bien été reçu, et dans la tête de Tata qui me regardait avec un air compatissant dans lequel j'imaginais qu'elle se remémorait ma volée sous ses yeux. Et par moi qui ait donc été studieuse tout au long des vacances. Voire aussi une bonne dizaine de jours après la rentrée...

A SUIVRE


mercredi 2 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 2) !

SUITE 2

"Mais, ce n'est pas possible, Christine. Tu appelles ça un bulletin en progression ? Franchement, en dehors du français, c'est même pire que la dernière fois. Je le sentais bien, que ce serait encore décevant. On dirait que tu cherches vraiment les ennuis, ma fille. Alors, ne t'étonne pas quand ils arrivent..." Le ton de Maman montait, montait, comme une mayonnaise qui prenait corps...
Je voyais la scène comme si je l'avais écrite. Je n'avais pas le moindre doute de comment elle allait finir...

 J'étais figée, le regard ailleurs, déjà dans la peur...



Maman était dans le monologue, je n'arrivais pas à dire trois mots sensés pour lui répondre. Je sentais bien ma cause difficilement défendable. Je me contentais d'acquiescer, de réagir timidement, de faire des promesses à mi-voix, d'essayer surtout de faire profil bas, de ne pas l'énerver davantage...
Même la présence de Diane qui assistait à l'engueulade maison me semblait faire partie du décor. J'avais reçu une fessée magistrale quatre jours auparavant devant Tata. Je voyais arriver une déculottée devant ma soeur, et j'en étais presque à penser que c'était dans la logique des choses, que tel était mon destin...
J'étais figée, le regard ailleurs, déjà dans la peur, dans l'angoisse d'un sale quart d'heure à passer...
Je connaissais ces moments, je savais que le sermon allait passer aux choses concrètes, que Maman allait rappeler ses promesses faites lors du dernier bulletin, de ce qui m'arriverait si la moyenne n'augmentait pas...
Je guettais ses gestes hélas trop connus, ses mots et ses placements de main qui étaient autant de signes avant-coureurs d'un orage imminent...
Je voyais ses genoux, je me disais que j'y serais bientôt exposée et longuement fessée...

 Maman tapota sa cuisse de sa main droite...



"Ah, Christine, tu m'en auras fait voir cette année. Ce n'est pas la peine de faire cette tête. Tu imaginais bien que je n'allais pas te féliciter en découvrant un bulletin pareil... Je t'ai pourtant assez prévenue... C'est la fessée, ma fille... C'est encore une bonne fessée, Christine, que tu mériterais...", dit Maman en tapotant sa cuisse de sa main droite... 
Ces mots entrèrent dans ma tête, un par un, et j'éclatai en sanglots... "C'est la fessée, ma fille...". Mes peurs étaient concrétisées et mes nerfs se lâchaient par de grosses larmes.
"C'est encore une bonne fessée, Christine...", je regardai Diane qui avait les yeux pétillants, Maman qui semblait désigner ses genoux, et je fis un petit mouvement vers l'avant, comme pour aller m'allonger et recevoir cette fessée que j'imaginais depuis que j'avais découvert mon carnet....
"C'est encore une bonne fessée, Christine..." j'avais anticipé dans ma tête, quand je pris conscience des trois mots suivants :  "que tu mériterais..." !!!
Que je "mériterais", ce n'était pas que "tu vas recevoir". Non, "mériterais", deuxième personne du conditionnel présent, se souvint la forte en français que j'étais. Cela voulait dire que je n'aurai pas ou du moins pas maintenant, pas tout de suite, voire jamais...
Mon visage noyé de larmes s'illumina... Je ne comprenais pas, mais j'avais pourtant bien entendu, Maman le confirma...
"Tu as de la chance, Christine, que je n'ai pas que cela à faire. Je viens déjà de flanquer une déculottée maison à Aline et toi, tu as eu ta part, lundi soir. Je t'ai montré ce que méritaient tes mauvaises notes et tu n'étais pas fière de te faire rougir les fesses devant Tata...", rappela Maman, provoquant de nouveaux sanglots de ma part.
"Je vais être compréhensive pour une fois, même si j'ai bien envie de t'en donner une autre. Disons que celle de lundi soir était une sorte d'avance, mais ne t'imagine pas quitte pour autant. Il y a deux semaines de vacances de Pâques, et nous allons en profiter pour travailler les matières faibles. Je te préviens : ce sera deux heures de devoirs tous les jours, et si tu ne travailles pas bien, il n'y aura pas à discuter : la fessée que tu mérites ce soir, tu la recevras sur le champ. Allez, file dans ta chambre, et estime-toi vraiment heureuse d'avoir échappé à une nouvelle déculottée...", conclut Maman.
Je fis demi-tour dans l'instant, bien heureuse de la tournure des événements. Je murmurai un "Oui, Maman, oui, merci". Et je montai, n'en croyant pas encore mes oreilles, presque tremblante d'émotion.
 En reprenant mes esprits, j'analysai à ma manière la situation. J'avais eu de la chance qu'Aline rentre avant moi et que Maman s'occupe de ses fesses la première... Il y avait aussi la proximité et le caractère mémorable de ma déculottée devant Tata Jacqueline quatre jours auparavant. Celle que j'aurais reçu ce soir aurait été forcément moins marquante, avec une mère ayant déjà dû passer ses nerfs sur soeurette. Donc, l'idée de se montrer compréhensive tout en laissant la menace au dessus de mes fesses qui allait me pousser à vraiment travailler durant ses vacances n'était donc pas un mauvais choix tactique de Maman.
Mais, c'est vrai que je n'en croyais pas mes oreilles, m'étant persuadée en rentrant que mon heure était à nouveau venue... Cherchant à positiver, j'en tirais les conclusions que la chance existait, et je ne voyais plus la tannée de lundi soir du même oeil. C'était en partie "grâce" à la déculottée devant Tata que j'échappais à celle que je méritais ce soir. Le cauchemar de lundi en devenait presque un souvenir positif.

A SUIVRE