lundi 29 août 2011

Le beau temps ne dure pas éternellement... (10) Comme un retour à la case départ

SUITE 9
J'aurais bien voulu échapper aux commentaires, mais il y avait tellement de circonstances qui faisaient de la fessée reçue un petit "événement" familial que mes prières demeurèrent vains, et que la "déculottée de Christine" pour sa grosse bêtise doublée de cachotteries et de mensonges en série alimentèrent nombre de conversations ce soir-là, et même les jours suivants auprès de voisines ou de grand-mère.



"Fessée d'avant le repas, au dîner (ou au déjeuner) ajoute un plat de parlotte", aurait pu être un dicton familial. En tout cas, elle ajoutait un sujet de discussion et, la présence de Tata aidant, comme le fait que l'événement était tout frais (mieux vaudrait dire encore tout chaud) donnèrent l'occasion à Maman de refaire passer sa leçon, de dire l'importance d'avouer ses fautes avant qu'elles ne soient plus graves, bref de savoir être grande, faute de quoi, nous n'aurions pas à nous plaindre d'être toujours traitée comme des gamines.
"Quand une leçon ne rentre pas par les oreilles, il ne reste plus qu'à la faire passer par les fesses", semblait dire Maman.
Et si Tata essayait de plaider pour un peu de clémence, Maman repartait de plus belle, et se justifiait en jouant sur le registre de la sanction méritée : "Une pareille bêtise et un tel gâchis de linge, qui plus est avec des mensonges répétés, cela méritait amplement la bonne fessée que Christine a reçue, et je peux même te dire qu'elle s'en sort bien, car c'est plutôt deux fois qu'une que j'aurais dû lui en flanquer une..."
Je chignai et émis un gémissement plaintif qui me valut pour seule réponse : "Oui, tu aurais tort de te plaindre, Christine. Tu l'as vraiment cherchée cette fessée, et ne joue pas avec mes nerfs, ma fille, car la journée n'est pas finie, et je n'ai peut-être pas dit mon dernier mot..."
La remarque jeta un froid. Je retins un gros sanglot, et je vis dans le regard de mes soeurs briller à nouveau une petite lumière de curiosité et de moquerie... Comme si elles imaginaient leur ainée finir sa journée à nouveau sur les genoux maternels...
A SUIVRE