mercredi 13 juin 2012

Chronique d'un redoublement : 41. Nuit calme et réflexions en nombre

SUITE 40


Je m'étais endormie avec comme un petit radiateur en bas du dos. La seconde fessée m'avait à l'évidence calmée, sonnée, essorée si' j'ose dire.



Cette nouvelle fessée m'était tombée dessus de manière subite pour une fois. C'était rare d'ailleurs que cela m'arrive ainsi. Ce n'était pas dans mes habitudes, si tant est que j'en ai eues.
Mais, de fait, j'étais plus souvent dans l'anticipation, dans l'angoisse, dans l'imagination d'une fessée à venir que dans le vécu en direct, que dans la surprise d'une déculottée soudaine.
De là venait peut-être l'explication inconsciente de ma conduite. La fessée magistrale et publique du début de soirée était dans ma tête depuis quatre jours. Je l'attendais et j'avais d'abord cherché à en minimiser l'importance, à la programmer à ma guise, à la réduire à une fessée classique.
Mon objectif, n'étant pas totalement inconsciente, connaissant la détermination maternelle, ses règles et ses promesses, n'était pas finalement d'y échapper. Je savais bien que ma conduite, en cours d'anglais qui plus est, ne pouvait que se solder par une fessée. Tout ce que je pouvais seulement espérer, c'était de ne la prendre qu'en fin de week-end et dans un face à face, pour ne pas dire un main à fesse dans l'intimité, à l'abri de quatre murs, et dans une maison vide si possible.
J'avais échoué, et le scénario avait tourné au pire, à la déculottée quasiment mise en scène devant mes soeurs, dans le salon, la pièce la plus publique de la maison.



Cette rancoeur qui me tenait au corps, qui faisait que je m'en voulais presque autant qu'à Maman, je ne l'avais pas exprimée publiquement, comme j'aurais pu le faire en claquant la porte ou en lançant le "Je m'en fiche" devant la famille réunie.
Il y avait donc encore un soupçon d'intelligence dans une rébellion contenue, et qui ne s'était exprimée que devant Maman, à l'abri dans ma chambre.
Là, certainement consciente que je prenais des risques, mais ayant comme envie de reprendre la main, ma rancoeur s'était laissée aller à la petite phrase de trop...
Comme si je voulais avoir le dernier mot, quitte à ce qu'un nouvel événement survienne, mais au moins je ne serais pas restée sur ce souvenir mortifiant d'une Christine recevant une tannée exemplaire devant trois paires d'yeux regardant rougir ses fesses...

Mon "je m'en fiche" avait un côté bravade dont je ne soupesais pas la gravité pour une mère qui venait surtout me consoler, et ne pouvait donc que comprendre que sa fille, elle, n'avait pas tout "compris" !



A peine avais-je prononcé ces mots, et surtout compris qu'ils étaient bien assez forts pour que Maman les comprenne, j'avais eu conscience que cela allait mal finir. Habituée à guetter les expressions maternelles, à jouer avec le temps pour en gagner, pour épargner mes fesses, je savais aussi quand l'engrenage fatal était en marche.

J'avais attendu quatre jours la fessée du début de soirée, en m'en voulant très fort de n'avoir pu y échapper un cinquième. Là, le "Je m'en fiche" prononcé, c'est moins de quatre minutes qui allaient séparé la faute de la nouvelle sanction...

Pas le temps de réfléchir, juste celui de supplier, en sachant que c'était en vain, de tenter de se défendre, de gigoter tant que je pouvais, mais de subir la loi maternelle, de sentir une fois basculée en travers de genoux que j'avais quitté si peu de temps avant, que ma mappemonde encore rouge allait être à nouveau dévoilée...

C'était moins long, moins démonstratif, moins théâtralisé qu'au milieu du salon, mais tout y était dans le déroulement d'une nouvelle déculottée comme l'on répète à qui n'a pas bien entendu.

Fessée plus courte mais aussi vive, qui faisait plus mal aussi, de par un épiderme déjà à vif. Mais, c'est elle qui me calma vraiment, m'enlevant jusqu'à ma rancoeur car, cette fois, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi.

Contrairement à la fessée du salon, enfin seule avec Maman dans ma chambre, je n'avais pas retenu mes larmes, mes cris, mes supplications, m'épuisant moi-même aussi.



Evidemment, j'étais honteuse, vexée d'avoir été déculottée deux fois dans la même soirée, évidemment, je savais qu'Aline et Diane, avec les seuls bruits, avaient compris que "grande soeur" avait mérité une nouvelle fessée, mais quelque part, le fait qu'elles n'aient pas été présentes dans la pièce, qu'elles n'avaient pas été témoins de toutes les séquences me rassurait en quelque sorte.

Il faudra que les commentateurs patentés de mes confessions me donnent leur avis sur ce point, mais cette seconde fessée, pour horrible qu'elle fut à vivre, pour honteuse et infantilisante dans son application, pour marquante moralement en ce qu'elle insistait sur le fait que si une fessée ne suffit pas, l'autre arrive, c'est aussi elle qui m'a apaisée.

Envoyée dans ma chambre après une déculottée magistrale devant Aline et Diane, j'aurais mal dormi et cauchemardé toute la nuit.
Mais, bizarrement, la lune encore plus écarlate, deux "radiateurs" au bas du dos, j'ai dormi comme un loir. Et même la certitude que mes soeurs pourraient se moquer de leur ainée passant deux fois dans la même soirée sur les genoux maternels, me chagrinait moins que la première tannée.

Du salon, me revenait l'image des ultimes regards sur la punie qui s'enfuyait vers sa chambre. Depuis, j'avais à nouveau connu la dispute maternelle, j'avais retrouvé la position mortifiante, j'avais une fois de plus été déculottée, Maman m'avait donné une seconde fessée, mais c'était entre nous d'une certaine manière, c'était dans ma chambre, sans autre témoin qu'une fesseuse et une fessée, et cela changeait quelque chose dans ma tête, dans mon ressenti...

Quelque part, la deuxième fessée était à l'image de celle que j'aurais voulu pour la première. Vouloir est un grand mot, mais l'idée est là. C'est comme si, inconsciemment, après avoir vécu ma déculottée publique, la seconde en privé me donnait raison. Comme si je reprenais la main en ayant la fessée où je voulais, et que cela m'aidait à oublier les affres d'une tannée magistrale devant mes soeurs qu'effectivement, même aujourd'hui, je n'ai toujours pas oublié...

Le lendemain matin, Maman nous a laissé faire la grasse matinée. Il était presque dix heures, quand j'ai émergé, mes soeurs, elles, dormaient encore.


Maman était dans la cuisine encore en peignoir et chemise de nuit, buvant son café, tranquille.

"Alors, ma chérie, tu as bien dormi ? J'espère que la journée sera plus calme qu'hier... Viens me faire un bisou", dit-elle en restant assise. Je vins vers elle et l'embrassai. Elle me serra un instant, calmement, et cela me fit du bien, sentant que j'étais pardonnée, qu'elle ne m'en voulait plus.







"Tu devrais prendre ta douche avant que tes soeurs ne se lèvent. Je te fais chauffer ton bol de chocolat en attendant", dit-elle. Je répondis : "Oui, Maman, bien sûr, j'y vais". J'avais une voix presque enjouée, d'enfant sage et obéissante, et le petit sourire au bord des lèvres de Maman devait traduire une pensée du genre : "C'est quand même mieux quand Christine est calmée. C'est dommage qu'il ait encore fallu que ça passe par la fessée, mais apparemment ma grande a compris la leçon... Du moins jusqu'à la prochaine..."


Filant dans la salle de bains, mon premier réflexe fut de regarder mon bas du dos...
Ma lune était redevenue blanche, du moins de sa couleur habituelle, de celle des jours sans fessée... Même si cette première vision me rappela de mauvais souvenirs, et fit que je me reculottai prestement.


Mais, j'allais prendre ma douche, la porte était fermée, et je voulais en avoir le coeur net.
M'approchant du miroir, j'ai baissé à nouveau ma culotte, regardant bien de près. Il n'y avait aucune trace, même si en passant ensuite sous la douche le gant de crin, je sentis que l'épiderme était encore sensible, et que la peau aurait pu rougir à nouveau assez vite...



Je ne frottai pas plus et je ressentais comme une petite joie intérieure d'avoir les fesses redevenues comme si de rien n'était.
C'était idiot, mais j'aurais quasiment eu envie de réveiller mes soeurs et de leur montrer mon bas du dos en disant : "Oui, j'ai eu une deuxième fessée, mais vous n'avez rien vu, et mes fesses sont toutes blanches, na, na, na !"

Pensée fugace, bien sûr, non mise à exécution, mais satisfaction personnelle quand même. Le gant de crin m'avait rappelé que ma peau avait été mise à rude épreuve, et qu'elle demeurait sensible, de toute manière la Christine de ce lendemain de double fessée n'avait aucune envie de se remettre en évidence. Pas question de risquer une quelconque fâcherie maternelle. Grande fille allait jouer l'enfant modèle quitte à donner encore raison à Maman, mais Christine fessée et re-fessée la veille allait se tenir à carreau !

A SUIVRE

mercredi 6 juin 2012

Chronique d'un redoublement : 40. La rancoeur est mauvaise conseillère...

SUITE 39


Quand je me suis enfin calmée un peu, j'ai séché mes larmes et je me suis levée. Je n'allais pas rester au lit à 20 h 30. Je tournais en rond dans ma chambre, heureuse de ne plus être sous les regards familiaux, mais aussi rageuse de louper le film de Walt Disney. Non pas que j'y tenais particulièrement, mais je pensais que si j'avais réussi à gagner du temps, je n'aurais pas encore reçu la fessée et je serais devant l'écran au milieu d'une famille apaisée, et non la punie honteusement envoyée dans sa chambre.



Je sentais encore des picotements au bas de mon dos. La chaleur s'estompait, mais j'avais l'impression d'avoir l'épiderme à vif.
Je me suis placée devant la glace de mon armoire et j'ai baissé mon pantalon de pyjama ainsi que la culotte... Mes fesses étaient encore rouges, d'un rose très soutenu, qui recouvrait très uniformément ma mappemonde. C'était légèrement plus clair à la naissance du dos, mais les fesses avaient une teinte écarlate qui témoignait d'une fessée méthodique, minutieuse, appliquée de main d'experte assurément...

J'osais rarement regarder le résultat après une fessée. Mais, là, je restai un long instant. Il est vrai que l'air frais de la chambre m'apaisait plus que quand ma lune était recouverte des culotte et pantalon.

Sans le savoir, je me faisais du mal, car cette image s'imprégnait en moi et allait me poursuivre quand j'y repenserais. Mais, j'étais comme fascinée de me voir ainsi déculottée et la lune rougie, comme j'en cauchemardais à l'avance depuis trois bons jours...

C'est une autre pensée qui me fit sursauter : je songeai à Maman, et surtout à Aline et Diane, en me disant que c'était cela qu'elles venaient de voir sous leurs yeux, ces fesses-là, les miennes, et qu'en plus, elles les avaient vues blanches, tremblantes, apeurées, puis changer de couleur sous la claquée maternelle...

J'en eus comme un haut-le-coeur, et je sanglotai à nouveau. Des larmes coulaient sur mon visage, plus de douleur, mais de sentiment de honte cette fois... J'enrageais littéralement à cette pensée.




Maman qui avait mis mes soeurs devant leur film monta à l'étage pour ranger diverses choses, et elle entra dans ma chambre.

L'entendant monter, je m'étais rhabillée et j'avais sauté sur le lit pour qu'elle ne me surprenne pas devant la glace.

J'étais recroquevillée, et je sanglotais quand elle s'approcha de moi : "Arrête donc de pleurer, Christine. N'exagère pas. Tu es bonne comédienne, mais tes simagrées ne servent à rien après coup".

Je me sentis comme vexée : "Non, je ne suis pas comédienne. J'ai mal, je suis triste.".

Elle répliqua avec ironie : "Ma chérie, une fessée, ce n'est pas donnée pour faire du bien. Tu es bien placée pour le savoir, à force de les chercher, non ?"

Je haussai les épaules : "Je ne les cherche pas, c'est pas vrai, pfff".
Maman poursuivit : "Si tu ne les cherches pas, en tout cas, tu les trouves, surtout quand tu mens et caches tes fautes. Parce que, là, comme comédienne, pour jouer les Sainte Nitouche, et essayer de rouler ta mère dans la farine, tu es championne. Mais, ne te plains pas alors d'en recevoir le prix sur tes fesses..."

Plus ce dialogue avançait, et plus j'avais comme envie de crier. Je n'osais pas bien sûr, mais je sentais une boule en moi, que l'image de ma lune rougie dans la glace, et le fait que je pensais à mes soeurs la regardant, avait nouée au fond de mon coeur.

"Pff, c'est pas juste, je suis toujours punie", osai-je quand même rétorqué, ce qui ne plut pas à Maman.

"N'insiste pas, Christine. c'est moi qui décide ce qui est juste ou pas. Ce ne sont pas encore les enfants qui commandent. Et si tu est toujours punie, c'est que tu continues à chahuter, à mentir, à travailler en dent de scie, et je te prie de croire, ma grande, que la fessée de ce soir n'est sûrement pas la dernière, et que si tu continues à te comporter ainsi, je continuerai à m'occuper de tes fesses, moi !"  Le ton était péremptoire et irrité.

Je pense que Maman était venue certainement pour me consoler, et qu'elle m'espérait repentante, alors que comme je m'en voulais d'avoir pris cette tannée et de ne pas avoir su gagner au moins un jour de plus, j'étais au fond de moi encore énervée, et qui plus est vexée d'avoir reçu ma fessée devant mes mes soeurs...

Boudeuse, prenant comme une nouvelle vexation cette menace maternelle à mon encontre, j'aurais eu envie de donner des coups de poing dans mon oreiller. Je gardai la tête baissée, et je grognai et grommelai : "Pff, je m'en fiche..."

Maman sursauta : "Qu'est-ce que tu as dit, répète, Christine ! "
J'aurais dû dire : "Euh, non, euh, rien, pardon, Maman, c'est pas vrai, je ne m'en fiche pas", et j'en aurais peut-être été quitte pour une gifle.
Mais, consciente d'avoir été trop loin, je prétendis : "Euh, rien, j'ai rien dit. Non, tu as rêvé."

C'était ce qu'il ne fallait pas dire ! Une mère cela n'a pas des voix, ça ne rêve pas quand ça entend des réflexions de sa fille.

"Ce n'est pas possible. Tu n'as pas compris. Quand je te dis que tu cherches les ennuis, Christine. Eh bien tu les trouves, ma fille !" répondit-elle en haussant la voix. Là, il n'y eut pas de round d'observation, ni d'attente angoissée, déjà, elle m'avait extirpée du lit et trainée vers la chaise où elle avait pris position, m'y allongeant sans préavis aucun. et abaissant mon pantalon de pyjama, avant de s'attaquer à ma culotte qu'elle replaça bien en bas de mes cuisses, dégageant à nouveau ma lune tremblante...



 Je suppliai : "Non, Maman, non, pas encore la fessée. J'ai trop mal. Non, je ne veux plus"
Mais, à la fois énervée et appliquée, elle se motivait en répétant : "Ah, tu t'en fiches, Christine. On va voir si tu t'en fiches encore longtemps".   

  
 Elle regarda ma lune en rajustant ma position pour que je ne puisse gigoter : "C'est vrai que ces fesses-là ne sont plus trop rouges et qu'elles méritent d'être réchauffées à nouveau, puisque Mademoiselle Je m'en fiche le demande avec insistance..."




Et la claquée reprit. Vingt minutes à peine après la fessée devant mes soeurs, la main maternelle semblait avoir retrouvé sa vigueur initiale.
Mais, surtout, les claques tombaient sur une lune endolorie, et il n'y eut pas de phase de pré-chauffage. Ca piquait de suite, c'était comme brulant, comme insupportable d'entrée.

"Non, Maman arrête, pardon, non je ne m'en fiche pas, je ne le dirai plus, pardon, pardooooon, non, plus la fessée", répétai-je en litanie, et en poussant des cris et gigotant pour essayer de m'échapper.

 Maman me bloqua à nouveau : "Ne cherche pas à te dégager, ma fille, c'est inutile. Tu ne diras plus que tu t'en fiches, alors ?"

Je jurai : "Oui, Maman, je te jure, je serai sage, je ne répondrai plus. Je ne dirai plus que c'est pas juste, ni que je m'en fiche."

Elle acquiesça : "Je l'espère bien, Christine, sinon, tu sais ce qui t'attend, ma chérie ? Tu sais, c'est la fessée, la fessée, Christine..." Et son bras repartit de plus belle.

Ce ne fut pas une claquée aussi appliquée que la première, mais une fessée en règle pour calmer une grande fille que la tannée n'avait pas suffit à museler.

Pendant cet échange verbal, avant que la fessée ne reprenne, la maison avait paru silencieuse. Sûr que mes soeurs devaient avoir baissé le son, peut-être même qu'elles étaient au bas de l'escalier l'oreille aux aguets, mais leurs yeux ne voyaient rien, et j'en tirais comme une consolation, comme une fierté, comme si cette deuxième manche était une fessée de grande.
Je serrai les dents quand Maman entama un final claquant et bien sonore. Mais, la douleur était intense et j'éclatai en gros sanglots, vidant mes larmes, et soufflant comme un coureur épuisé.




C'est une lune redevenue écarlate que Maman regarda un instant avant de me laisser enfin tranquille, seule dans ma chambre, fermant la porte qui était restée entrouverte durant toute la scène.

Ainsi quand mes soeurs en eurent fini avec leur film, je ne croisai pas leur regard. Je savais que j'aurais des commentaires le lendemain, mais j'étais calmée et sonnée pour le compte et je n'eus guère de mal à m'endormir comme une masse.

J'entendis Maman vers 22 h venir voir si je dormais bien. Elle me reborda et me déposa un baiser sur le front. Comme la marque du pardon à une coupable qui avait payé doublement sa faute.

A SUIVRE